Les Labubu et la Pop Culture : quand le jouet devient icône

Introduction : du jouet de collection à phénomène mondial

Depuis quelques années, une petite créature au sourire espiègle a conquis le cœur des collectionneurs et des amateurs d’art pop : Labubu. Imaginé par l’artiste hongkongais Kasing Lung, ce personnage au design singulier est devenu une véritable star de la pop culture asiatique. Entre figurines d’art, collaborations mode et expositions internationales, Labubu dépasse largement le cadre du jouet pour enfants. Il incarne aujourd’hui une fusion entre art contemporain, nostalgie et culture geek.

Origines de Labubu : une créature née de l’imaginaire de Kasing Lung

Labubu est né dans l’univers poétique et un peu inquiétant de Kasing Lung, illustrateur et créateur originaire de Hong Kong. Inspiré à la fois par les contes pour enfants, les histoires étranges et les dessins animés rétro, l’artiste a conçu ce personnage comme une créature curieuse, à la fois mignonne et monstrueuse.

Son visage expressif, son sourire carnassier et ses grandes oreilles en font une figure immédiatement reconnaissable. L’artiste explique souvent que Labubu représente « la part d’enfance que chacun garde en soi, celle qui aime l’étrange et l’imprévisible ».

C’est en collaboration avec la marque POP MART, géant du jouet de collection, que Labubu s’est popularisé à grande échelle, via les célèbres boîtes mystères (blind boxes), où chaque figurine est une surprise.

POP MART et la démocratisation des figurines d’art

L’association entre Kasing Lung et POP MART a été un tournant. POP MART, déjà connu pour ses collaborations avec des artistes comme Molly (Kenny Wong) ou PUCKY, a fait de Labubu l’un de ses personnages phares.

Les figurines Labubu se déclinent en collections limitées, éditions exclusives et versions saisonnières (Halloween, Noël, printemps, etc.).Chaque sortie crée une véritable effervescence : files d’attente devant les boutiques, ventes flash en ligne, échanges sur les groupes de collectionneurs...

Labubu est devenu un symbole de la “toy culture” asiatique, cette nouvelle forme de consommation artistique entre le jouet et la sculpture d’art.

L’esthétique Labubu : entre innocence et étrangeté

Ce qui rend Labubu si fascinant, c’est son paradoxe visuel. Son apparence mélange douceur enfantine et étrangeté. Avec ses yeux ronds et son sourire parfois inquiétant, il évoque à la fois la tendresse et le malaise, comme une créature sortie d’un conte de Tim Burton.

Ce contraste séduit les amateurs de design alternatif, de culture kawaii et de dark pop art.Chaque série joue sur des univers différents :

• Fairy Tale Series : revisite les contes classiques avec une touche sombre.

• Monster Series : explore le côté fantasque et monstrueux de Labubu.

• Forest Series : célèbre la nature, les animaux et les couleurs pastel.

Cette variété esthétique permet à Labubu de toucher un large public, du collectionneur d’art contemporain au fan de K-pop amateur de figurines stylisées.

Labubu et la pop culture : collaborations, art et lifestyle

Labubu n’est plus seulement un jouet, c’est une icône pop.On le retrouve aujourd’hui sur des vêtements, accessoires, sneakers, sacs, et même dans des expositions d’art contemporain.

Des marques de streetwear asiatiques, comme STAYREAL, Fingers Crossed ou AAPE, ont collaboré avec l’univers de Kasing Lung. Des galeries d’art à Hong Kong, Shanghai ou Tokyo exposent désormais ses œuvres aux côtés de créateurs de renom de la pop culture asiatique.

Labubu est aussi présent dans les événements de collectionneurs comme le Toy Soul Hong Kong ou le Beijing Toy Show, où il attire des foules de fans venus du monde entier.

Dans la culture geek et otaku, il a trouvé sa place à côté d’icônes comme Hello Kitty, BE@RBRICK ou Sonny Angel, symbolisant une nouvelle génération de mascottes post-modernes.

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Le phénomène du "designer toy" : quand l’art devient objet

Labubu s’inscrit dans une tendance plus large : celle du designer toy.Ces figurines ne sont pas destinées aux enfants, mais aux adultes collectionneurs. Elles incarnent une forme d’art accessible, souvent limitée en nombre et porteuse d’un message ou d’une émotion.

Comme les œuvres de Takashi Murakami ou de KAWS, Labubu explore les frontières entre consommation, nostalgie et art plastique.Chaque figurine devient un objet de désir, une pièce à exposer plutôt qu’à jouer, témoignant de la montée du collectible art dans la pop culture mondiale.

Une communauté mondiale de fans

Sur les réseaux sociaux, les fans de Labubu se comptent par milliers.Sur Instagram, TikTok et X (Twitter), les hashtags #Labubu, #KasingLung et #PopMartLabubu cumulent des millions de vues.

Les collectionneurs partagent leurs « unboxings », leurs collections personnalisées et même des photos artistiques de leur figurine mise en scène.Certains échangent ou vendent leurs pièces rares sur des plateformes comme Carousell, StockX ou eBay, où certaines éditions se revendent plusieurs centaines d’euros.

Cette communauté mondiale contribue à entretenir le mythe Labubu, où chaque nouvelle sortie est un événement attendu, parfois comparable à un drop de sneakers.

Labubu, miroir de la culture visuelle contemporaine

Au-delà du simple jouet, Labubu reflète une époque où l’art et la culture populaire s’entremêlent.Il incarne la curiosité, la nostalgie et la liberté créative propres à la génération Z et milléniale, férue d’objets design et d’esthétique unique.

Labubu représente aussi un pont entre l’Asie et le reste du monde, dans la continuité de la vague K-pop et K-fashion. Sa popularité témoigne de la puissance culturelle asiatique, capable d’imposer ses propres icônes globales.

Conclusion : une légende moderne en devenir

Labubu, avec son sourire malicieux et son univers féérique, a su transcender les frontières du jouet.Né d’un artiste indépendant, il s’est transformé en symbole d’une génération créative, passionnée par les objets de collection, la culture pop, et le design émotionnel.

En 2025, Labubu est bien plus qu’un phénomène de mode : c’est une figure culturelle durable, à la croisée du jouet, de l’art et du storytelling visuel. Et si son sourire étrange continue de séduire, c’est peut-être parce qu’il nous rappelle que, sous ses airs farfelus, la pop culture garde toujours une part d’enfance et de rêve.